Récit d’un séjour en immersion française dans le sud de la France

Je me suis très librement  inspirée de mon expérience de professeur de séjours en immersion française pour écrire ce roman.

Ponctué d’anecdotes, ce récit raconte les séjours de clients francophiles à Montpellier.  Il s’adresse à tous les lecteurs francophones : les français y découvriront d’autres manières de vivre et les étrangers pourront apprendre du vocabulaire et affiner leur connaissance de notre culture. Peut-être cela leur donnera envie de faire l’expérience d’un programme en immersion française !

Des mots sont expliqués en bas de page et un lexique du vocabulaire expliqué est repris en fin du livre.
Quelques notions de grammaire sont également introduites : à chacun de faire ses recherches pour avoir plus d’informations sur le sujet.
Bonne lecture.

Vos commentaires sont les bienvenus.

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Chapitre 1  – Printemps méditerranéen

Le séjour de William s’achevait. Il avait passé une huitaine[1] en France chez Lise.

Au moment où il s’apprêtait à prendre le train, il dit à Lise.
– » Lise, j’ai passé un super séjour chez toi. Pour te dire au revoir, est-ce que je peux te baiser ?

Lise pouffa [2]de rire.

– William, je crois que tu as encore des choses à apprendre ! s’exclama-t-elle.
Je suis d’accord pour que tu me donnes un baiser mais pas plus, dit-elle en riant. Laisse-moi-t’expliquer : embrasser, ce qui veut dire littéralement « prendre dans ses bras » ou donner un baiser, c’est la même chose. Par contre, le mot que tu as utilisé est grossier et il a une signification sexuelle.

– Ah oui, je comprends maintenant …. La semaine dernière, j’étais dans un bar avec des amis français que j’ai à Montpellier et il y avait une femme avec mes amis. Je lui ai dit la même chose. Mais elle n’a pas ri et elle avait l’air choquée !

– Et bien tu as compris pourquoi maintenant. Moi, j’ai ri parce que je sais que tu t’es simplement trompé de mot.
Allez, je ne t’en veux pas et je t’embrasse ! »

Ils riaient encore quand William monta dans le train.

Lise repartit le cœur gros[3] et l’esprit joyeux cependant : elle avait apprécié la compagnie de William et son humour très british allait lui manquer mais elle savait qu’il repartait content de son séjour et cela était le plus important pour elle.
Elle rentra chez elle. Elle devait remettre en ordre sa maison puisque deux jours plus tard, d’autres clients viendraient : un couple retraités venant de Norvège.

Lise avait préparé la chambre de Karine et de Mathias. Elle y déposa, dans un vase empli d’eau, un bouquet de fleurs champêtres aux couleurs chatoyantes.
Elle regarda son portable ; il était bientôt temps de partir les accueillir à la gare.
Elle n’avait pas entendu la sonnerie du téléphone indiquant qu’un message était arrivé.

C’était Karine:  » Désolée Lise. Le train est en panne. Nous sommes arrêtés après Lyon. Nous attendons des informations. Je donne des nouvelles bientôt. »

« Ah, pas de chance » marmonna Lise qui pensait à ses clients en rade[4] à quelques heures de Montpellier et à son dîner de bienvenue qui risquait d’être retardé, si ce n’est annulé si les choses n’évoluaient pas dans le bon sens.
Elle écrivit un petit message à Karine. Elle restait disponible bien sûr. Elle profita du temps qui lui restait pour choisir quelques livres d’auteurs français et des guides touristiques susceptibles[5] d’intéresser ses hôtes. Elle les plaça sur les étagères et referma la porte.
Il était 18h00. Ses clients arriveraient au mieux vers 21h00. Lise décida alors d’appeler une amie dont elle n’avait pas de nouvelles depuis un moment. C’était le moment parfait pour cela puisqu’un petit temps libre imprévu[6] s’offrait à elle. Elle n’en aurait plus le temps dès lors qu’un programme en immersion française démarrerait.

A suivre.

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[1] Huitaine (n.f.) : environ huit

En français on dit également une huitaine (de jours) ou huit jours pour parler d’une semaine.
De même pour deux semaines, on parle d’une quinzaine de jours.

La raison ? L’origine serait romaine mais si cela vous intéresse, je vous laisse rechercher les explications que les français eux-mêmes ne connaissent pas toujours ! Il faudrait écrire un autre livre pour toutes ces explications.
Ici je cherche surtout à vous aider à acquérir le vocabulaire utile sans rentrer toujours dans les explications du pourquoi.

[2] pouffer/pouffer de rire : éclater de rire involontairement et comme en se retenant.

[3] Avoir le cœur gros : être triste
Cette expression fait référence à la poitrine qui se gonfle et se serre lorsque l’on est très angoissé ou peiné.

[4] En rade  familier : être dans l’impossibilité de continuer, être en panne
laisser quelqu’un ou quelque chose en rade familier : abandonner quelque chose ou quelqu’un

[5] Susceptible, adjectif ; ici susceptible de se dit d’une chose capable de subir quelques modifications ou capable de produire un effet ; dans cette phrase on pourrait dire « des livres et guides touristiques pouvant intéresser ses hôtes. »

Un autre sens de susceptible, sens 2 : se dit d’une personne qui s’offense facilement.
Exemple : Line est très susceptible. On ne peut lui faire aucune remarque  sans qu’elle (ne) se fâche.

Grammaire  : Le ne est le « ne explétif » ; il est différent du « ne » de la négation, ceci signifie qu’il n’est pas obligatoire. Vous remarquerez son emploi dans un français soutenu.

[6] Imprévu adjectif : le radical -in-  qui devient -im- devant le p (ainsi que devant le m et b) indique l’absence donc imprévu est ce qui n’est pas prévu.

Cet article a 4 commentaires

  1. Raymond Florence

    J’ai bien aimé cette histoire avec cette petite anecdocte. Elle est agréable à lire et amusante.
    Les explications de langage sont intéressantes et pédagogiques.
    Cela me donne envie de faire un séjour chez Lise, qui a l’air d’être une hôte très prévenante !
    Florence de Paris 4è

    1. Coach

      Merci Florence pour votre commentaire sympathique.

  2. Claude PRADEILLES

    Chère Anne-Elisabeth,

    Cet extrait de roman est à ton image, chaleureux et instructif. Continue et que ton accueil ne tombe jamais dans la routine. Nous attendons la suite du roman…
    Claude

    1. Coach

      Cher Claude,

      Tu me connais assez bien ; ton regard sur ce roman et sur mon activité me sont précieux pour toujours répondre aux attentes de mes clients.

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